Les associations du secteur du handicap peinent à parler d’une seule voix et à se faire entendre

Publié le 2 Avril 2017

Une page entière de publicité pour l’une, un sondage publié le même jour pour l’autre, des appels lancés dans un jargon institutionnel, des lettres ouvertes dans tous les sens... les associations du secteur du handicap peinent à parler d’une seule voix et à se faire entendre.

L' Adapt lance une campagne via la presse, ici dans Le Parisien du 20 mars 2017. Une page entière dans les journaux ce lundi matin. L’association L’ADAPT (1648 adhérents et 350 bénévoles) frappe fort et interpelle les candidats avec 9 questions pour le futur président de la République. Mais l’association qui organise la semaine pour l’emploi des personnes handicapées semble bien loin des préoccupations des personnes handicapées : elle interroge les candidats sur la loi

de 2005, la Convention Internationale des personnes handicapées, la notion de «France inclusive» notion et concept, certes intéressante mais difficile à comprendre pour le lecteur moyen. ...

De son coté l’association des Paralysés de France (plus de 23 000 adhérents) publie un sondage sur la politique vue par les personnes handicapées. Réalisé par l'IFOP ce sondage ne parvient pas à intéresser les médias généralistes.

Depuis un mois chacun y va de son interpellation des candidats dans un silence assourdissant.

Dès le 16 Février la Fondation Jacques Chirac réunit un colloque pour demander une «politique ambitieuse» pour la personne handicapée. Cette rencontre réunit essentiellement des experts.

Le 22 Février dernier, c’était l’Unapei qui allait de son coté à la rencontre des candidats avec une tribune publiée dans le Huffington Post. L’association du secteur du handicap mental appelait à une «nouvelle nuit révolutionnaire

d’abolition des privilèges». Un appel au soulèvement général ... passé totalement inaperçu ! L'appel est pourtant signé de plusieurs «experts et intellectuels» mais malheureusement, ils sont peu connus du grand public. Et parmi cette

vingtaine de personnalités, des parents, des scientifiques, mais ... aucune personne handicapée.

A chacun son initiative pour interpeller les candidats à la présidentielle sur le handicap

Le 9 mars, Arpejeh adresse de son coté sept propositions aux candidats à l’élection présidentielle. Les prétendants à l’Élysée envoient leurs spécialistes du handicap répondre à leurs demandes.

Le 14 mars, la Confédération des aveugles écrit une «petite apostrophe» aux candidats. Jouant la carte de l’humour elle écrit aux candidats : «les aveugles vous regardent». L’association balaye un catalogue de mesures. Ce courrier passe

totalement inaperçu dans les médias.

Pour le handicap psychique, l’Unafam mise sur la pression de ses adhérents et lance de son coté une pétition pour demander un «plan psychique 2017».

Toujours en mars, les associations du Polyhandicap a écrit aux candidats pour qu’ils s’engagent à mettre en œuvre le volet national polyhandicap.

L’association Anpihm invite les candidats à rencontrer ses adhérents. Proche de Jean-Luc Mélenchon le président Vincent Assante réussit à faire venir le leader de la France insoumise en personne et seul le représentant de François Fillon viendra

présenter le programme de son candidat. On peut se demander si les adhérents ont vraiment le choix de découvrir les programmes de tous les partis.

Derrière Philippe Crozon, 17 personnalités replacent le handicap dans la campagne En réunissant des personnalités handicapées aussi populaires que Gilbert Montagné ou Grand Corps Malade, Philippe Croizon réussit à s’ouvrir en grand les portes des médias : l’aventurier attire l’attention de la presse, il est aussi invité sur les plateaux des radios et des télévisions. En mettant en avant des personnalités qui sont d’abord connues pour leurs talents dans leurs domaines et pas

uniquement pour leur handicap, il fait la preuve par l’exemple de l’inclusion. Ce collectif fait des propositions sur cinq problématiques : les ressources, l’exil de personnes handicapées en Belgique, l’accessibilité, la scolarisation et l’emploi.

Dommage néanmoins que les grandes associations n’aient pas été associées à cette démarche mais ne doivent-elles pas d’abord s’en prendre à elles-mêmes ?

L’absence du handicap dans la campagne électorale n’est-il pas dû en partie aux associations pas en mesure de construire un plaidoyer commun !

Vincent Lochmann

 

Rédigé par Andy Cap

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